Elimination de la violence à l'égard des femmes : sensibilisation, accueil et prévention

Dimanche, 25 novembre, 2018

Quand on parle de violences faites aux femmes, on pense violences physiques et sexuelles. Il y a de quoi :

  • En Europe, la violence domestique est la première cause de mortalité et d’invalidité pour les femmes âgées de 15 à 44 ans, avant le cancer et les accidents de la route.
  • Au cours de sa vie, une femme sur trois à travers le monde a été battue, violée ou a subi d’autres formes de sévices.
  • A Bruxelles en 2016, ce n’est  pas moins de 2.300 plaintes pour violences conjugales qui ont été déposées et 500 plaintes pour violences sexuelles, dont 45 concernant des viols collectifs. Et il ne faut pas l’oublier : si l’on comptabilise 18 plaintes pour viol chaque jour, seulement une femme sur six dépose plainte.

Cependant, la violence faite aux femmes ne s’arrête pas à la violence physique : elle est protéiforme et insidieuse. La violence faite aux femmes, c’est aussi la violence psychologique et verbale, des menaces et  intimidations, ainsi que des violences économiques. Ce sont des violences, multiples, que de trop nombreuses femmes subissent chaque jour.

Aujourd’hui, en cette Journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, je veux particulièrement attirer l’attention sur les violences dans les relations amoureuses chez les jeunes adolescents. Pourquoi ? Parce que 9 jeunes sur 10 sont victimes de violence dans leurs relations amoureuses et 7 sur 10 en sont les auteurs. Parce que définir clairement ces violences chez les jeunes, c’est leur donner la possibilité d’en prendre conscience, mais surtout, c’est donner la possibilité à ces adultes en devenir de mettre fin à un cercle vicieux pour que demain, plus jamais, ils n’acceptent l’inacceptable.

En effet, de plus en plus d’études le prouvent, la société actuelle tend à banaliser la violence et les jeunes ne considèrent plus que les comportements extrêmes, tels que les coups ou les viols, comme violence.

Dès lors, comment leur faire comprendre que la violence ne se résume pas à ces extrêmes ? Qu’elle se trouve aussi dans de petites choses, banales, souvent quotidiennes, qui semblent inoffensives, quand elle ne sont pas prises dans leur globalité ?  Mais que répétées, encore et et encore, inlassablement, peuvent meurtrir celles et ceux qui les subissent, en particulier à cet âge de construction identitaire ?

Chez les jeunes, la violence dans la relation amoureuse est principalement d’ordre psychologique : moqueries, insultes, humiliations, dévalorisations, contrôle, manipulation, chantage, facilité par les réseaux sociaux. Elle n’est alors que très peu décelée comme telle.

Par conséquent, la prise en charge se fait tardive, laissant le temps à un cercle vicieux de s’installer : la violence entraîne la violence, de plus en plus fréquente, de plus en plus grave. L’issue peut être fatale. Il est alors essentiel que ces jeunes sachent identifier cette violence, qu’ils sachent qu’ils en sont la victime ou l’auteur.  C’est dans ce sens qu’avec Alda Greoli, Isabelle Simonis et Céline Fremault, j’ai soutenu la campagne de sensibilisation aux violences et cyberviolences “#ARRÊTE! C’est de la violence” à destination des adolescents.

C’est en cassant les stéréotypes sur ce qu’est une femme ou un homme et sur ce qu’est une relation amoureuse que nous parviendrons à mettre en place la société de demain, plus égalitaire pour toutes et tous.

Pour construire ce demain plein de promesses, il est toujours plus que nécessaire de veiller à renforcer la prévention contre ces violences, à continuer d’augmenter et de garantir plus de places d’accueil pour les femmes qui en sont victimes, et à toujours  favoriser leur accompagnement tout en intensifiant la formation dans les services d’accueil de première ligne (police, hôpitaux, justice, ligne écoute violence conjugales).

Raisons pour lesquelles, dans le cadre du plan intra-francophone de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales, une convention de collaboration a été conclue entre la Commission communautaire française (santé et action sociale) et la Région wallonne, visant à rendre accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 la ligne « Ecoute Violences conjugales » au 0800/30.030.