Ulysse, un lieu d'ancrage

Jeudi, 14 juin, 2018

Cécile Jodogne, ministre de la santé bruxelloise, visite le Service de Santé Mentale UlysseChaque mardi matin de 9h30 à 12h les mamans et leurs enfants âgés de 0 à 4 ans se retrouvent au dernier étage de la maison ixelloise où le service Ulysse est installé depuis un peu moins de 10 ans. Cécile Jodogne a tenu à y passer un moment. Elle avait auparavant discuté avec l’équipe des objectifs, du fonctionnement et de la gestion du service Ulysse.

Service de Santé Mentale (SSM) agréé par le Service Public Francophone (Cocof) depuis 2009, Ulysse réalise une prise en charge globale des personnes exilées, en précarité de séjour et en souffrance psychologique. L’accompagnement psycho-social est assuré par une équipe pluridisciplinaire de 7 professionnels : un psychiatre, 4 psychologues en équivalent temps plein, une assistante sociale et une secrétaire en charge aussi de l’accueil et deux interprètes.

Lors de l’échange avec l’équipe, Alain Vanoeteren, directeur, a fait part à la ministre de certains aspects du fonctionnement quotidien. Ulysse assure environ 4000 consultations individuelles par an.

Cécile Jodogne, ministre de la santé bruxelloise, visite le Service de Santé Mentale UlysseRedevenir acteur dans une vie d’attente...

« Bien qu’en situation de traumatisme, les personnes que nous prenons en charge ont des ressources énormes pour s’exprimer, trouver une parole sur eux-mêmes et leur situation complexe. » explique Alain Vanoeteren. Productions vidéos, réalisation du journal « Papyrus à l’horizon » et même collaboration avec une journaliste professionnelle d’Altermedialab sont autant d’activités qui permettent aux ados et jeunes de se reconstruire, de parler de leur parcours là-bas et ici, de leur vie qui est surtout une vie d’attente et d’incertitudes dans laquelle ils désirent redevenir acteurs.

« Je suis sorti de mon coquillage »

Parlant du travail accompli avec sa thérapeute, un jeune homme témoigne de son expérience à Ulysse : « J’ai pu sortir tout ce qui est en moi, c’est cela qui m’a beaucoup aidé. Grâce à Ulysse je suis sorti de mon coquillage». « Je ne savais pas que cela allait être aussi compliqué », nous dit un autre jeune d’origine marocaine très enthousiaste, souhaitant développer une activité dans le transport.

Un jeune homme d’origine malienne témoigne de la complexité de sa situation « Quand on a perdu toute sa famille, quand on vous dit qu’ici ce n’est pas possible, c’est très dur. »

Au fur et à mesure de la conversation on ressent qu’Ulysse est autre chose qu’un refuge, mais bien un véritable « lieu d’ancrage où les personnes reviennent aussi pour faire part de leurs réussites » comme le définit la coordinatrice Samira Kholti.

Cécile Jodogne, ministre de la santé bruxelloise, visite le Service de Santé Mentale UlysseCompliqué la Belgique ?

En fin de conversation on se risque avec les jeunes présents à évoquer la complexité institutionnelle en Belgique et plus précisément et les compétences spécifiques de la ministre en matière de santé et de santé mentale. Nos interlocuteurs ne semblaient pas trouver cela si compliqué. Serait-ce plus facile à comprendre pour une personne réfugiée ? A méditer...

On se donne rendez-vous le 27 juin pour la fête à Ulysse, à partir de 14h00. Et pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter leur site web

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